La Polynésie a rajouté le street art à ses trésors ! Le street art embellit le cadre de Tahiti et Papeete.
Depuis sa création en 2014, à Papeete, le festival de street art ONO’U ramène chaque année des artistes du monde entier. Des couleurs, des motifs, des fresques géantes. Pendant plusieurs jours, Papeete devient la Mecque de l’art urbain. Découvre le street art Tahiti et Papeete en images.
Créé par une Tahitienne, le festival Ono U fédère des artistes internationaux. Il a depuis envahi d’autres îles de la Société. Sarah Roopinia a découvert le street art lors de ses voyages. Depuis, elle a lancé ce grand RDV qui fait rayonner la Polynésie dans le monde de l’art urbain.
ONO’U signifie la « rencontre des couleurs ». 2 mots tahitiens réunis, ONO = joindre et U = couleurs.
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Street art Papeete : la capitale
On commence avec la capitale de l‘île de Tahiti, Pape’ete. La ville est un musée à ciel ouvert. Papeete est remplie d’incroyables fresques plus belles les unes que les autres. Beaucoup d’artistes internationaux sont venus y laisser leurs pattes.
Le monde merveilleux d’Okuda
On commence par « les 2 oiseaux » sur le centre Vaima à Papeete. L’espagnol Okuda l’avait faite pour l’ouverture du Musée du street art de Papeete en 2016, aujourd’hui fermé par manque de financement.
« La femme aux fruits » à Paofai Papeete a été réalisée pendant le festival ONO’U 2017. Okuda a réinterprété le tableau de Gauguin « La femme au fruit ».
Paul Gauguin, peintre impressionniste, a longtemps vécu dans le Pacifique et a réalisé une centaine d’œuvres et de gravures en bois. Après avoir vécu 3 ans à Tahiti, il partit à Punaauia, à 12 km de Papeete, pendant 6 ans. Il meurt finalement d’une crise cardiaque à Hiva Oa dans l’archipel des Marquises. C’est un porte-parole de la beauté des îles polynésiennes.
Tu le retrouveras aussi dans le port d’Uturoa, la capitale de l’île de Raiatea , avec sa fresque Pop Art.
La Tahitienne rouge de Seth et HTJ
L’œuvre qui a été la plus appréciée au festival ONO’U de 2015 est la Tahitienne rouge de Seth et HTJ. Fresque massive dans le centre-ville de Papeete.
Une Tahitienne en paréo à motifs rouges, allongée sur un paréo de mêmes couleurs. Reprenant le style des anciens paréos polynésiens à hibiscus blancs sur fond rouge. La Tahitienne a été faite par les 2 grands street artistes réputés.
Seth, ce globe painter aux nombreux talents qui parcourt le monde. Amoureux du voyage et de l’art urbain, il est aussi journaliste pour « Les nouveaux explorateurs » de Canal +. Ici, il a collaboré avec HTJ Designs, un graphiste et designer Polynésien, qui a réalisé les motifs d’arrière-plan, et d’autres jolies œuvres dans Papeete et aussi à Raiatea.
Derrière la lecture de la Tahitienne, il y a d’autres messages, presque invisibles si on ne fait pas attention. Un champignon atomique près des genoux de la jeune fille et le symbole de la radioactivité sur son corps, témoins des essais nucléaires sur le sol polynésien. Un oeil, au sommet d’un triangle ou d’une pyramide, est le symbole de la suprématie dans la franc-maçonnerie. Plusieurs messages donc.
La fresque est située rue Edouard Ahnne à Papeete.
Le portrait double d’une vahiné dans sa pirogue
Une belle vahiné en paréo rouge et collier de fleurs ramant dans une pirogue décorée de motifs polynésiens et sous un arc-en-ciel formé par une colombe.
Est-elle vraiment si pacifiste cette fresque ? Connaissant l’artiste, l’interprétation ne peut être aussi simple. En regardant de plus près, on comprend que c’est la coque d’un navire derrière elle. Avec la proue sur le mur d’angle de la rue.
L’arc-en-ciel renvoie en fait au « Rainbow Warrior », vaisseau de l’Organisation Greenpeace venu protester contre les essais nucléaires dans les eaux polynésiennes en emmenant une flottille de yachts à ses côtés et coulé le 10 juillet 1985. Ce jour-là, Fernando Perreira, photographe hollandais d’origine portugaise, meurt noyé en tentant de sauver son matériel photo, après l’explosion du Rainbow Warrior. Bel hommage et message de l’artiste Seth. Une de nos œuvres favorites du street art de Papeete.
L’œuvre de Seth est à côté du Jungle Bar en centre-ville. Œuvre réalisée en collaboration avec Rival.
La perspective cubique d’Astro
Oeuvre géométrique et psychédélique avec effet de perspective. Ici, c’est l’artiste Parisien Astro qui nous embarque dans ce cube massif en 3D.
Dans les années 2000, il commence par le graffiti et expose ses œuvres en France, notamment au loft du 34 à St Germain.
Le marché de robots sur la gare Maritime de Papeete
Performance originale. Selon ta position, tu verras ou non les robots animés de Leon Keer. L’œuvre tout en perspective est sur le 1er étage de l’escalier qui mène au quai des bateaux de Papeete.
Artiste pop-surréaliste hollandais qu’on a découvert en montant un escalier. Le trompe l’œil en préparation dans cette vidéo.
La fresque « Ia Mana Te Nunaa » par HTJ Designs
Cette fresque massive représente le visage d’un tiki, la représentation humaine d’un dieu polynésien. Réalisée sur le bâtiment du Parti Politique de Polynésie « Ia Mana Te Nunaa », qui signifie « le pouvoir au peuple ».
Le drapeau polynésien
Cette nouvelle fresque massive est visible juste devant la place Jacques Chirac, au début des jardins de Paofai. Elle met en valeur le drapeau et les symboles de la culture polynésienne.
Les 2 artistes locaux HTJ et Cronos sont à l’origine de cette œuvre géante. Cronos est plus connu pour sa marque de vêtements « cronos style » que son art urbain. Il le définit d’ailleurs comme abstrait.
Le portrait de Harehia par Findac
Autre vahiné, autre style. Ici, plus contemporaine avec une robe moderne, mais avec des motifs polynésiens et un masque bleu de super-héros sur les yeux. Un oiseau de Tahiti dans chaque main.
L’interprétation est réalisée par FinDac, un street artiste irlandais.
Il peint souvent des femmes de toutes cultures avec leurs costumes traditionnels et des couleurs vives. Son MUST, c’est l’élégance féminine, la beauté naturelle. Présenter la force de la femme, tout naturellement. Un bel univers qui embellit les murs de Papeete.
L’œuvre a été réalisée en 2017.
Felipe Pantone avec éclats et couleurs
Le psychédélisme de Pantone ! Tout un imaginaire en graphisme, abstraction et folie. Felipe Pantone est espagnol et argentin, peut-être l’origine de la folie de son travail puisé dans l’antagonisme de ces 2 nations cousines et ennemies. Bref, on arrête là.
Son génie nous embrouille déjà. Ses œuvres géantes sont exposées dans le monde entier. Pas encore pu en voir d’autres, mais bien content d’avoir découvert ce style.
Les 3 artistes pour une vahiné
Une vahiné à genou portant une chemise étoilée sur fond rose. Création de 3 artistes de métropoles, Brok, Alex et Hopare réunis pour l’occasion du 1er festival international de street art Ono’u en 2014.
L’œuvre est située Avenue du Prince Hinoi à Papeete, proche de l’hôtel Tahiti Nui.
Le visage d’Herenui par Askew
La responsable du festival de street art Ono’u a inspiré l’artiste néo-zélandais pour cette fresque. Avec une fleur de tiare et un châle en tissu à fleurs. Son inspiration pour l’œuvre est assez spéciale d’ailleurs. Mélange de « visions et de phénomènes étranges ».
Askew raconte l’histoire du portrait d’Herenui dans l’article de Tahiti Héritage.
L’oeuvre est dans la photo en dessous, à droite de l’oeuvre d’Adnate.
Tu retrouves Askew sur l’île de Raiatea avec un autre portrait, celui du navigateur Viliamu Tupaia.
Adnate a encore frappé
L’artiste australien Adnate est aussi présent à Papeete avec ces visages. Ici, c’est une Chinoise Polynésienne de Papeete qu’il a croisé au marché et dont il a peint le portrait : Yeevone. Un beau portrait qui met en avant les traits particuliers de ce visage et la mixité sociale de l’île de Tahiti.
On a découvert Adnate à Melbourne avec son portrait du Dalai-Lama. Fervent défenseur des peuples autochtones, l’Australien a créé une collecte de fonds indépendante pour soutenir ces communautés grâce à la vente de ces œuvres. Engagé et talentueux, on aime beaucoup.
La fresque polynésienne par Abuz, HTJ et Jops
Cette œuvre représente le visage d’un tiki avec des éléments symboliques de Polynésie : requins, tikis, tiares, paréos, moana, perle, tanés, va’a et vahinés. Toujours très coloré pour cette joie de vivre. Ce « mana » intérieur.
L’artiste Abuz, qui a grandi à Moorea, a découvert le street art dans les rues de Paris. Il collabore ici avec HTJ et Jops, 2 artistes locaux. Et pour clore le suspens sur les initiales d’HTJ, sache qu’elles veulent dire Hell Ton Jonh, pas le chanteur, mais l’autre.
Les animaux habillés en couleurs par Niko
Une flopée d’animaux touristes venus du monde entier en bateau. L’alligator représente l’Amérique avec le chapeau de l’équipe des Miami Dolphins.
Le Rhino chez Niko c’est obligado (obligé). Désolé, il fallait que ça rime. On retrouve son rhino du côté de l’île de Raiatea sur le port, à côté d’un tas d’autres fresques.
La vahiné de Vinie
Massive, élégante et colorée. Cette vahiné typiquement Vinie égaille joliment les murs de Papeete. Toujours avec sa chevelure imposante et ici coiffée de tiares et de fleurs d’hibiscus. La Vahiné de Vinie a été faite par l’artiste en juin 2018, tout récent.
Le visage d’une vierge par Inti Castro
« La Virgen, Made in France ». L’univers sud-américain de l’artiste Inti Castro, né à Santiago du Chili s’inspire du kusillo, un clown de carnaval avec des motifs boliviens. Le christianisme inspire aussi l’artiste pour ses larges fresques murales. Résistance, questionnement sur la religion, couleurs andines et dénonciations sociales.
Les visages de Kobra
Même Kobra a fait le déplacement à Tahiti. Grand nom du street art, l’artiste brésilien présente ici 2 vahinés avec couronne de fleurs, vêtements en pandanus (feuilles de palmier) et peau en carreaux colorés. Tu retrouves ces œuvres à Londres, Paris ou encore son Einstein à vélo à Sao Paulo, sa ville natale qu’on a pu voir, il y a quelques années.
À 2 pas du visage de la Chinoise Polynésienne d’Adnate.
L’indien de Cranio
Tu as du voir cet indien quelque part. Ce personnage est l’emblème de l‘artiste brésilien Cranio.
Son message dénonce les inégalités sociales, la déforestation et l’exclusion dont sont victimes les peuples indiens d’Amazonie. Mais aussi les minorités dans le Monde.
Son indien bleu joue donc le porte parole de ces peuples et alerte les occidentaux sur les dangers de notre société moderne.
On retrouve son indien en Europe, beaucoup au Brésil forcément, mais aussi sur l’île de Raiatea et même à Bora Bora.
Street art Tahiti : tour de l’île
Le tane et la vahiné de la plage de Taharu’u
Pieuvre au chapeau de Flouz
Tané de Jops à Tautira
Jops nous offre ici un tané (homme) avec sa couronne de fleurs et son collier de fleurs. Proche du lagon. Un coin très calme et prisé par les locaux sur la côte est de la presqu’île de Tahiti. Authentique et peu urbanisé, un endroit qu’on a bien aimé.
Alors ce street art de Tahiti t’a plu ? La qualité des œuvres est bien là. Un très bon travail est fait chaque année pour attirer des fresques d’artistes porteurs de sens. Pour des rues vivantes, des messages forts et toujours plus d’art urbain.
Tu peux jeter un œil sur nos billets réservés au street art de l’île de Raiatea ou bien sur le street art à Bora Bora où le festival international d art urbain a aussi laissé de belles œuvres.
On t’invite à découvrir les autres articles du blog sur la Polynésie Française.
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Bon voyage 😉
A&L